Les travaux du comité sur le changement climatique au Royaume Uni
Avec le Brexit, l’Europe perd un membre constituant important sur le plan économique et diplomatique. Mais aussi un des états européens qui est actif et le mieux structuré dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Le comité sur le changement climatique du Royaume Uni existe depuis 2008. Il est notamment chargé de plusieurs taches.
- De formuler des avis indépendants pour le gouvernement.
- De suivre les progrès des effets des politiques conduites .
- De conduire des analyses indépendantes sur le changement climatique l’économie et les politiques.
- De partager ses travaux avec d’autres organisations.
Les travaux de ce comité peuvent être consultés en suivant ce lien.
Globalement le comité sur le changement climatique au Royaume Uni fait plusieurs constats.
- Les impacts du changement climatique sont de plus en plus visibles.
- Les réactions sociales et manifestations liées au changement climatique sont en hausse.
- Les plans globaux actuels de lutte contre le réchauffement climatique ne donnent que 50% de chance de limiter la hausse des températures à +3°C.
- Il est prudent de prévoir le déploiement de politiques d'adaptation à un schéma de hausse des températures de l'ordre de 4°C.
Les travaux sur l'utilisation des sols dans la lutte contre le réchauffement climatique
Le comité remet régulièrement des rapports, comme « politiques sur l’usage des sols pour des émissions nettes nulles au Royaume Uni » et publié en janvier 2020.
L’étude arrive à la conclusion que le Royaume Uni ne parviendra pas à un bilan d’émission de GES neutre sans modifier l’usage des sols du royaume. Il préconise notamment d’intervenir suivant les 4 axes suivants.
1 – Développer des pratiques agricoles bas carbone, notamment sur l’usage des engrais, la santé du bétail et l’acidification des lisiers. Cela pourrait réduire les émissions de GES issues des sols de 10 millions de tonnes par an à l’horizon 2050.
2 – Développer les techniques d’agroforesterie et les actions de reboisement. Le rapport préconise notamment d’accroitre le taux de couverture forestier du royaume de 13% actuellement à 17% en 2050 en reboisant plus de 30000 hectares par an. L’objectif serait d’obtenir un potentiel de séquestration du CO2 supplémentaire de 14 millions de tonnes par an en 2050. L’agroforesterie pourrait par ailleurs réduire les émissions de 6 millions de tonnes de CO2 annuelles en 2050. Développer les récoltes de bois pourrait faire aussi économiser 14 millions de tonnes de CO2 supplémentaires par an.
3 – La restauration des tourbières actuellement cultivées, ce qui pourrait générer des réductions de 5 millions de tonnes d’émission de CO2 par an à l’horizon 2050.
4 – Accroitre les surfaces pour les bio-énergie de 23 000 hectares par an pourraient permettre d’économiser environ 13 millions de tonnes de gaz à effet de serre par an.
5 – Faire évoluer les habitudes alimentaires vers des régimes moins carnés
Synthèse chiffrée du rapport sur l'utilisation des sols
Comme on le voit, faire évoluer les usages des sols pour combattre les émissions de gaz à effet de serre peut apporter des résultats significatifs. On pourra également regretter le manque d’ambition du rapport sur les préconisations de politiques de reforestation. Elles sont somme toutes assez modestes sur la période considérée.
Le dernier rapport du GIEC a souligné l’importance de la reforestation dans la lutte contre le changement climatique. Il a aussi souligné que si la reforestation ne pouvait être une solution unique, elle constituait un facteur très significatif de l’atténuation des effets du réchauffement. C’est un axe sur lequel la Terre du futur entend agir.