Bilan Grégoire de la Roncière Maire de Sèvres

Un bilan décevant et contesté

Le bilan très constesté de Grégoire de la Roncière, maire de Sèvres. Dernier fait critiqué, la fresque du collège de Sèvres.

Quel bilan pour Grégoire de la Roncière Maire de Sèvres, qui a brigué un second mandat en 2020 ?

 

Je synthétise en quelques lignes son bilan pour la période 2014-2020, ainsi que le début du deuxième mandat.


Première année du deuxième mandat

Les premiers mois du deuxième mandat de Grégoire de la Roncière ont été marqués par le confinement lié à l'épidémie de  COVID 19.  Elle n'a pas facilité la tache des maires de France en général.

 

Les  projets sont toujours au ralenti et la relation problématique du Maire avec l'école publique rapportée ci dessous a trouvé un prolongement avec la fresque du collège de Sèvres. Cette fresque représente la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, ce qui est une bonne idée, malheureusement entachée d'un entourage de personnalités à fortes dimensions religieuses.         


Transition écologique, les 6 années perdues

Pour le Maire de Sèvres la transition écologique ce n’est pas important. Enjoint par son opposition pendant 6 ans d’investir pour réduire l’empreinte carbone de la ville, notamment par l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments public, la ville fait du surplace.

 

Le projet de requalification de la RD 910 qui traverse Sèvres qu’il présente est en retard de 30 ans par rapport aux attentes de 2020. La place laissée au vélo reste très périphérique.

 

Plus grave, le Maire prend son rôle à la légère sur la prévention des risques naturels. Il a longtemps escamoté à la vue de la population le risque de rupture des barrages de Ville d’Avray pouvant entrainer une vague de submersion sur Sèvres (suivre le lien pour en savoir plus).  


Grégoire de la Roncière allergique à l'école publique?

Le bilan de Grégoire de la Roncière Maire de Sèvres vis-à-vis de l’école publique de Sèvres est révélatrice d’un état d’esprit consternant… Avant la mise en peinture de la fresque du collège de Sèvres, le Maire de Sèvres s'était déjà attaqué à l'école publique.

 

A peine élu en 2014, le Maire déloge les associations du centre municipal Gévelot pour y installer une école privée dont les coûts, d’ailleurs, ne la réservent qu’à une élite assez fortunée… Depuis il n’a eu de cesse de réduire l’effort de la ville dans le fonctionnement de nos écoles publiques.

 

Entre 2014 et fin 2018, dernière année du premier mandat pour laquelle les comptes de la ville ont été communiqués au Conseil municipal, l’effort financier de la commune (solde des dépenses moins les frais demandés aux familles) pour les écoles baisse de 6%.  Les postes suivants sont particulièrement touchés. 

  • La restauration scolaire, pour laquelle l’effort financier de la ville baisse de 55%.
  • Le ramassage scolaire, pour lequel l’effort de la ville baisse de 45%.
  • Les classes découvertes pour lesquelles l’effort de la ville baisse de 28%.

Il faut aussi souligner la disparition de quatre postes d’ATSEMs. Ces agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles facilitent la vie scolaire dans les écoles maternelles.

 

Sèvres est une ville riche qui pourrait déployer une politique ambitieuse pour ses écoles publiques. Grégoire de la Roncière a choisi de les pilonner.

 

Cette aversion pour l’école de la république tourne à la mesquinerie. C'est ce qu’indique la table des économies dans les écoles dont se vante le Maire de Sèvres dans le rapport de la ville pour la Chambre Régionale des Comptes.

  • Suppression de l’action musique dans les écoles maternelles, économie annuelle 14000/16000 euros.
  • Suppression d’une trousse de rentrée aux élèves de CP, économie de 2300/2500 euros par an.
  • Réduction du nombre d’heures hebdomadaires de sport dans les écoles, économie 20000 euros par an.
  • Suppression de deux activités culturelles sur le temps scolaire (concert CM1/CM2) et spectacle de musique pour les grandes sections, économie de 4500 euros par an .
  • Suppression du pique-nique fourni lors des sorties scolaires (économie 20000 euros par an).
  • Suppression du kit d’accueil individualisé aux familles pour les enfants allergiques (économie de 600 euros par an).
  • Suppression pour les pharmacies scolaires de l’anapem, traitement d’urgence en cas d’allergie d’un enfant, économie de 900 euros en moyenne.
  • Réduction du nombre de jours pour les classes découvertes de 8/10 à 5 jours par an.

Cette politique qui a consisté à rogner année après année les dépenses pour les écoles de Sèvres est consternante.


La pression fiscale inutile du Maire de Sèvres

En 2015 le maire de Sèvres, Grégoire de la Roncière, augmente les impôts de 5%. Et ce alors qu'aucun argument solide ne vient en étayer la nécessité. Il se justifie en invoquant la politique des présidents de la république depuis Nicolas Sarkozy qui réduisent les dotations de l'état aux communes. Il oublie cependant de préciser que son prédécesseur, François Kosciusko Morizet, avait dans la dernière mandature violement augmenté les impôts locaux, de l'ordre de 17%. Il avait alors agi pour faire face à la baisse programmée des dotations. Les conseillers municipaux EELV et PS (dont je faisais partie) avaient fermement dénoncé cette politique de Grégoire de la Roncière.

 

La faiblesse des projets d'équipements et de rénovation dans le bilan de Grégoire de la Roncière a peu sollicité les finances de la ville. Année après année nous avons pu constater l'augmentation des excédents générés par la pression fiscale inutile du Maire de Sèvres.

 

Finalement, lors des débats sur le budget 2019, le Maire de Sèvres annonce une baisse des impôts de 4% ! Alors maladresse fiscale ou manœuvre délibérée pour faire apparaitre une baisse des impôts juste avant les élections? Chacun jugera.

 

Quoiqu'il en soit ce bilan recèle un prélèvement inutile d'impôts vis à vis des sévriens pendant 4 ans.


Un maire débordé par des salariés sans papiers

A force de chercher à sous traiter les prestations de nettoyage pour les bâtiments de la ville au moindre coût, le maire de Sèvres n’a pas vu venir, ou n’a pas cherché à voir la situation qui se développait au sein de la société CPN. Cette entreprise était chargée du nettoyage dans les écoles de la ville.

 

Les personnels de CPN sont venus à plusieurs reprises manifester devant la mairie, lors des conseils municipaux, pour exiger la régularisation de leur situation. Suivez le lien vers l’article de Mediapart qui explique les faits.


Le déni de démocratie

Alors que le Maire de Sèvres se targue d'expérimenter des méthodes démocratiques nouvelles, dans la réalité il s'est acharné à compliquer le travail des conseillers municipaux d'opposition, pourtant peu nombreux. Quelques exemples :

Le Maire de Sèvres supprime les comptes-rendus de municipalité

Les réunions de municipalité rassemblent les élus adjoints de la municipalité et d'autres personnalités choisies par le Maire. Ces réunions permettent à la majorité de préparer les conseils et d'échanger dans un cadre formel sur les affaires de la ville. Sous les mandats de François Kosciusko-Morizet ces réunions faisaient l'objet de comptes rendus diffusés auprès de tous les conseillers. Un minimum de transparence et d'information préalable sur les projets municipaux était disponible. Avec Grégoire de la Roncière, nous ne savons même pas si ces comptes rendus existent... Exit la transparence.

Il élimine les conseillers d'opposition à GPSO

En 2016, la loi NOTRe qui redéfinit l'organisation territoriale de la République entre en vigueur et transforme l'intercommunalité de GPSO en EPT (Établissement Public Territorial). Les représentants élus lors des élections municipales de 2014 sont remerciés et de nouveaux conseillers territoriaux désignés par les conseils municipaux.

 

A Sèvres, Grégoire de la Roncière en profite pour évincer l'opposition sans grande élégance. Certes ce n'est pas illégal. Mais il n'aurait pas été illégal non plus, comme le faisait son prédécesseur François Kosciusko Morizet, de lui réserver une place au sein de GPSO. Il tenait fermement à la représentation de l'opposition, pourtant souvent dure avec lui.

L'information pour les conseils municipaux arrive de plus en plus tard

La préparation des conseils municipaux l'opposition est un véritable casse tête. Les ordres du jour contiennent plusieurs centaines de pages qu'il faut assimiler rapidement, en quelques jours, pour en apprécier la substance, poser des questions en préalable du conseil et émettre un avis lors des votes. Grégoire de la Roncière n'a pas réellement œuvré pour que cette information soit la plus complète possible et disponible tôt dans le processus de préparation. Les dossiers arrivent souvent incomplets, parfois après les réunions de commission. Les conditions de travail des conseillers d'opposition, bénévoles rappelons le, se sont ainsi dégradées pendant le mandat de Grégoire de la Roncière.


Bilan des projets

Grégoire de la Roncière a peu construit, peu équipé, peu rénové

Si on compare les 6 années du premier mandat de Grégoire de la Roncière aux mandatures de François Kosciusko Morizet, son prédécesseur, on ne peut être que frappé par le statut-quo qui prévaut en matière d’équipements urbains. Le précédent Maire de Sèvres s’était beaucoup investi pour la ville soit dotée d’équipements de qualité : nouveau collège, école Croix Bosset, installation sur l’Ile Monsieur, école Brimborion, gymnase des Binelles, rénovation de la Mairie avec mise en accessibilité et construction de la verrière, pour ne citer que les plus récentes réalisations.

 

On peut bien sur discuter de la pertinence des choix faits par le prédécesseur de Grégoire de la Roncière, mais le fait est que François Kosciusko Morizet a cherché à équiper la ville. Cette caractéristique n'habite pas le bilan de Grégoire de la Roncière.

 

Sans doute conscient de cette lacune, le Maire de Sèvres lance en urgence et dans la précipitation fin 2018 début 2019 deux modestes chantiers, l’un pour rénover le passage du théâtre, l’autre pour équiper le SEL d’un restaurant. 

Gros dérapage financier pour le restaurant du SEL

Entre sa première présentation au conseil municipal et les derniers chiffres annoncés, le projet de restaurant du SEL a vu son budget s'envoler de 50% (Maintenant à plus de 2,3 millions d'euros) et son calendrier retardé de près de 2 ans. Voilà pourquoi Grégoire de la Roncière ne pourra pas inaugurer de réalisation significative avant la fin de son mandat…

Grégoire de la Roncière laisse des projets en panne à Sèvres

Le Maire de Sèvres laisse plusieurs projets inachevés en fin de mandature.

  • Grégoire de la Roncière maire de Sèvres s’était engagé à rénover le centre-ville de Sèvres dans son programme en 2014. 6 ans plus tard on constate que ce projet est en panne et que les orientations associées ne sont pas claires : quel urbanisme, quel coût, quel calendrier ?
  • Par ailleurs, le projet de requalification de la RD 910 / avenue de l’Europe patine. Ce projet Départemental (rappelons que Grégoire de la Roncière, Maire de Sèvres est aussi Conseiller Départemental), attend dans les cartons depuis plus de 15 ans. Lors d’une présentation de l’enquête publique au SEL en octobre 2019, les options mises en avant étaient loin de faire l’unanimité. En fait, à force d’attendre, la configuration retenue pour requalifier cet axe entre Chaville et le Pont de Sèvres ne va plus dans le sens de l’histoire, celle de la lutte contre le réchauffement climatique. Alors que ce projet devrait chercher à substituer les déplacements automobiles par des transports en commun et des déplacements doux, il laisse une part inchangée à l’automobile. Il ne facilitera pas les transports par bus et vélo. Le Maire de Sèvres ne semble pas être conscient que le projet qu’il a présenté est un contresens historique. Au surplus était prévu l’abattage de centaines d’arbres, autre non-sens, dénoncé par de nombreux habitants de Sèvres et Chaville.
  • Dernier projet en panne, la gare du tramway, que la ville a cédée malgré les oppositions de nombreux sévriens, est toujours à l’abandon, le repreneur ne faisant pas diligence pour déposer un permis de construire et lancer des travaux pour installer le restaurant promis…

Le Maire de Sèvres à l'aise pour vendre, louer, brader

Si le bilan de Grégoire de la Roncière Maire de Sèvres est peu orienté vers les travaux d’urbanisme, ce dernier semble dans son élément pour vendre, louer ou brader le patrimoine municipal… On peut même dire qu’il a manifesté un certain activisme dans ce domaine. On peut notamment citer :

  • Le centre Gévelot loué pour installer une école privée de luxe, en délogeant les associations qui y étaient installées ;
  • La SEMI Sèvres, cédée, à juste titre à mon sens, à un bailleur social disposant d’une plus grande surface que la ville pour entretenir le parc de logements ;
  • La location de l’espace municipal de la rue Lecointre au British Council ;
  • La vente de la gare du tramway en face de la Manufacture, pour faire un restaurant, alors que ce lieu aurait pu être utilisé à bien meilleur escient pour tous les utilisateurs de la gare et des arrêts de bus proches.
  • Il faut aussi noter l’accord du Maire de Sèvres pour vendre la participation de GPSO dans la base Nautique de l’Ile Monsieur au Département des Hauts de Seine. Il a ainsi renoncé à tout contrôle sur ce magnifique espace situé sur notre commune. Il faut noter que l’annonce de cette volonté de cession par GPSO à Patrick Devedjian, Président du Département d'alors, avait été assez cocasse. Celui-ci n'avait été informé que par courrier. Personne de GPSO n’avait eu la courtoisie de le prévenir préalablement, ne serait-ce que par téléphone. Il n’était pas très content.

Que mettre au crédit de Grégoire de la Roncière ?

Comme on peut le constater, le bilan de Grégoire de la Roncière Maire de Sèvres est peu flatteur, et beaucoup de sévriens sont très déçus de son action. Néanmoins, quelques points positifs sont quand même à mettre à son actif.

  • Il a fait porter la mention liberté - égalité - fraternité sur le fronton de la mairie.
  • Il a supprimé le poste de  directeur de cabinet du maire de sèvres.
  • Il a supprimé la fonction de chauffeur du maire.
  • Il a fait faire un petit chemin le long de la rue de la garenne pour aller à pied du centre ville vers les Bruyères sans passer par la forêt.

Il a aussi fait déplacer le buste du Général de Gaulle vers la place du collège, mais était ce indispensable? 


Qui est Grégoire de la Roncière?

A 52 ans en 2020 Grégoire de la Roncière brigue un second mandat comme maire de Sèvres. Il avait auparavant été conseiller municipal de la ville pendant 18 ans et occupé diverses délégations pour François Kosciusko Morizet.  

 

Sur sa page facebook, il déclare être diplômé de HEC, fondateur de son entreprise en 1998 (et liquidée depuis), Président (bénévole) d'une association de 122 salariés et fondateur de la Fondation abritée Sèvres Patrimoine et Culture.

 

Dans ce mini CV il oublie de préciser qu’il a aussi été secrétaire général du Club Hippocrate. Cette organisation se chargeait « d’informer » les députés sur des questions de santé, tout en étant financée par le groupe pharmaceutique GlaxoSmithKline. La fin des activités de ce club, hâtée par le scandale du Médiator, est peu glorieuse comme l'indiquent l'express ou Agora Vox.


Par Frédéric Durdux, conseiller municipal de Sèvres, 2008 à 2018